La Revue du Liban, 11'2010
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Le Musée Sursock organise son XXXème Salon d’Automne au “Beirut Exhibition Center”

La collective groupe un ensemble d’œuvres: peintures, sculptures, volumes, techniques mixtes, reliefs, photographies permettant de repenser les rapports entre ce qui est du domaine de l’art conceptuel et ce qui relève de l’art illustratif.

Youssef Aoun.

Mouna Bassili Sehnaoui.

Les artistes sont connus et appartiennent à diverses générations. On constate que certains d’entre eux, qui appartiennent à la jeune génération, développent un intérêt particulier pour l’invention de nouveaux rapports au réel et à l’inscription de leurs recherches dans le quotidien. Ils ont utilisé diverses techniques dans des buts variés. La combinaison de leurs recherches, a mené à l’innovation dans un nouvel espace de communication.
Ceux-là ne se contentent pas de représenter les éléments du monde réel ou imaginaire, mais recomposent ces éléments sur le support ou dans l’espace, en lignes, formes, couleurs, textures, reliefs, volumes, ou les organisent entre eux, afin de créer une sorte de mise en scène pour transmettre un message.

Samir Muller.

Gregory Buchakjian.

Les langages visuels auxquels ils ont eu recours, intègrent divers médias, de plus en plus encagés, tout autant dans les arts plastiques que dans les modes d’expressions médiatiques. Ces langages placent, au même niveau, le littéral et le métaphorique, le réel, l’usuel, l’imaginaire et le symbolique, le physique et le mental, ce qui laisse beaucoup de place à l’interprétation, à l’innovation et à la créativité.
Souvent, les recherches esthétiques, entreprises et pensées, par des artistes aux talents confirmés, sont en relation avec des données sociales et même, parfois, politiques. Elles définissent, avant tout, un rapport subjectif, lié à leurs propres histoires et visions du monde. Aussi, leurs réalisations apparaissent-elles pleines de fantaisie et de la quête d’une expression synthétique, traduisant l’essentiel de leurs messages. Elles nous font découvrir des territoires intimes et personnels qui prennent tout leur sens dans un contexte beaucoup plus vaste.

Laure Ghorayeb.

Fayçal Sultan.

Ils ont mis l’accent sur l’expression de leurs émotions individuelles et se servent de langages plastiques “essentiels” sans fioritures décoratives. Leurs symboles sont d’essence intérieure et, parfois, créent l’ambiguïté d’une expression à la frontière de deux mondes, le figuratif et l’abstrait.
Le XXXème Salon d’Automne propose de rendre compte de ce moment privilégié, où des plasticiens renouvellent leur rapport au réel avec une connaissance précise des enjeux de la modernité et de la conscience de la nécessité de réaffirmer la position critique de l’art. Il exalte par sa multiplicité un contenu d’échos émotifs, aussi divers que concomitants et une grande richesse de langages visuels.
Les œuvres illustrent des états d’être, ainsi que les mutations profondes, visibles ou occultes, qui, à chaque moment, participent à la vie; elles sont des expressions vivantes, une sorte d’amplificateur d’intuition qui stimule notre imaginaire et bouscule notre sensibilité. Tout un monde plastique nous interpelle, au plus profond de nous-mêmes, nous entraîne à la recherche de contrées mystérieuses où il nous revient de découvrir l’urgence d’aller au-delà de l’apparence et de conquérir le droit d’interpréter chaque œuvre selon notre sensibilité propre.

Par Nicole MALHAMÉ HARFOUCHE